Les coquillages du Muschelkalk

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Le Muschelkalk n'aurait pas reçu son nom de "calcaire coquilier", s'il n'y avait pas plein de coquillages. En fait, sur certains gisements on les retrouve par des milliers, parfois en véritables "pavés". Mais la faune est appauvrie en espèces - typique pour un habitat aux conditions de vie souvent difficiles. Un des bivalves les plus fréquents et les plus caractéristiques est la moule Hoernesia socialis. Comme l'indique son nom, on la retrouve souvent en grande quantité à travers tous les étages du Muschelkalk.

Voici deux spécimens de Hoernesia socialis originant de Faulquemont (à gauche, 6 cm) et des carrières à Héming (à droite, 4,5 cm):

Cliquez sur les images pour les afficher a leurs taille réelle :

Un autre bivalve ainsi fréquent que Hoernesia est Plagiostoma striata, souvent connu encore sous son ancien nom Lima striata. Grâce à sa beauté, nous l'avons dédicassé un propre page.

Parmi les bivalves, il y a aussi des espèces grandes, pouvant atteindre plus de 12 cm de diamètre. Elles appartiennent a des genres tels que Pleuromya, Homomya ou Entolium. Ils ont tous des coquilles lisses, et leur préservation est mauvaise très souvent - dû à leur taille, des beaux spécimens en sont rares.

Une autre famille de bivalves caractéristique sur certains gisements sont les Myophories (genre Myophoria) avec leurs coquilles aux arêtes vives, de taille plutôt petite. Elles aussi sont des indicateurs de conditions difficiles - d'une salinité changéante et souvent des eaux saumâtres dans les environs des embouchures de rivières grandes dans la mer du Muschelkalk.

Une belle Myophoria vulgaris (1cm), du "grès coquilier", le gisement transitoire entre le Buntsandstein supérieur (grès bigarré, grès à Voltzia) et le Muschelkalk le plus inférieur, de Longeville-lès-St. Avold en Lorraine:

Une assemblée de faune des embouchures (faune des eaux saumâtres) sur une seule roche, aussi du gisement transitoire entre le Buntsandstein supérieur (grès bigarré, grès à Voltzia) et le Muschelkalk le plus inférieur, de Longeville-lès-St. Avold en Lorraine: une Loxonema (décrite en bas) au bord à droite, un bivalve des eaux douces Unionites au centre en bas, et Myophoria vulgaris à gauche:

La gamme des gastropodes est encore plus appauvrie: Les espèces les plus prominentes en sont celles du genre Loxonema, prédécesseur des Bourguétia du Jurassique. Il en existent plusieurs espèces, mais elles sont très difficiles à discerner avec leur préservation habituelle en moule interne - les coquilles elles-mêmes ayant disparu toujours. L'espèce qu'on retrouve le plus  fréquemment est Loxonema obsoletum.

Voici un spécimen petit (3 cm) d'une Loxonema, trouvé à Faulquemont en Lorraine.

 

Les Brachiopodes sont aussi très fréquents dans le Muschelkalk, eux-aussi extrèmement appauvris en espèces. Il n'en existent même que deux espèces principales - Coenothyris vulgaris, une Térébratulidée, et Punctospirella fragilis, une des dernières Spirifères, elle aussi une espèce assez discrète. Pour en savoir plus des Brachiopodes en général, regardez ici.  Ces Brachiopodes ont vu des périodes d'affleurement en masse, on les utilise donc pour sectionner les gisements du Muschelkalk à part des Cératites.

Voici quelques spécimens (2 - 3 cm de diamètre) de Coenothyris vulgaris, trouvés dans les alentours du village de Düren, près de Sarrelouis dans le pays de la Sarre, Allemagne. Une petite huître s'est installée sur la coquille du spécimen le plus grand au centre: