La Lorraine - la Mer des Oursins

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On peut diviser les oursins en deux grands groupes principaux: Les oursins réguliers et les ousins irréguliers. Le premier groupe montre une symmétrie radiale verticale, tandis que le deuxième a une pleine de symmétrie bilatérale. La bouche se trouve toujours sur les dessous de l'animal (sur sa face ventrale ou "orale"), mais la position de l'anus peut varier. Sur les oursins réguliers, il se trouve toujours verticalement au-dessus de la bouche, sur le cime de la coquille (sur la face dorsale ou "aborale") - un exemple en étant les espèces du groupe des Cidarides.

Mais sa position n'est plus constante sur les oursins irréguliers. Dans la plupart des espèces, il se trouve toujours sur la face dorsale, mais plus jamais sur son cime. Il s'est délocalisé latéralement, parfois encadré par un sillon étroit - comme on le voit sur Clypeus plotii. Sur un petit nombre d'espèces, l'anus a migré jusqu'à la face ventrale, se situant donc à côté de la bouche, mais toujous dans une position plus latérale -  comme c'est le cas avec Holectypus depressus.  

L'évolution des oursins, commençant déjà dans le Dévonien (Ère Primaire), débuta avec des formes régulières, telles qu'on en retrouve dans le genre d'Archaeocidaris. Leurs fossiles sont extrèmement rares et chers. Leur première grande répartiton eut lieu dans le Jurassique moyen et supérieur, pour persister plus ou moins bien jusqu'à dans nos jours - d'autres périodes d'apogée étaient l'Éocène et le Miocène - Pliocène dans le Cénozoïque.

Les oursins irréguliers apparaissent pour la première fois au début du Jurassique, se dérivant de formes régulières. De telles formes transitoires se trouvent dans le genre d'Acrosalenia: Bien qu'ils soient toujours des oursins parfaitement réguliers, leur anus n'est plus excactement centré sur le cime de leur face dorsale, mais remis un tout petit peu à côté.

Un autre point distinguant est le revêtement en aiguillons et radioles. Les oursins réguliers possèdent deux sortes de radioles: Les grandes radioles primaires, parfois gonflées et en forme de quilles, attachées sur les grandes verrues de la coquile, et les petits aiguillons secondaires aigus. Les oursins irréguliers ont abandonné ces grandes radioles primaires, n'étant couverts que par un revêtement dense en aiguillons secondaires. Pour cette raison leurs coquilles sont toujours plus lisses que celles des oursins réguliers.

Après la mort des oursins, les radioles et aiguillons se sont détachées très vite de la coquille, c'est pourquoi que les oursins fossiles toujours avec leurs radioles attachées sont tellement rares.

Naturellement, la faune récifale ne consistait que d'oursins, même s'ils existaient en immenses nombres sur certains endroits. En bas quelques examples de coraux et de coquillages qui vivaient ensemble avec les oursins. Mais où sont les Ammonites? Le Jurassique, la Grande Période des Ammonites, sur ces endroits se passait-elle sans eux?

En fait, dans les biocénoses (les communautés écologiques) récifales, les Ammonites sont rares. Ils préféraient tous plus ou moins les eaux plus profondes (donc calmes) et se fuiraient des récifs. Si on y trouve leurs fossiles, ils sont presque toujours très mal conservés, endommagés, en morceaux, etc. Dans les eaux agitées des zones récifales, la navigation était très pénible pour eux, résultant vite dans des blessures de leurs coquilles dûes aux collisions avec les coraux.

Les fossiles d'Ammonites qu'on retrouve donc dans ces zones originent des individus perdus ou de coquilles vides déposées dans les récifs par des courants marins forts.